La nouvelle réforme de l’Assurance chômage hante aujourd’hui l’esprit des demandeurs d’emploi en France. Pour l’heure, celle-ci n’a pas encore été actée !
Les modalités d’indemnisation chômage actuelles resteront inchangées jusqu’au 31 octobre prochain
La suspension de la nouvelle réforme de l’Assurance chômage s’apparente à une lueur d’espoir pour les demandeurs d’emploi français. Il s’agit d’une bonne nouvelle (éphémère) découlant d’un décret paru fin juillet dernier. Effectivement, il n’y aura pas de changements majeurs avant le 31 octobre 2024.
Bien qu’il s’agisse d’un répit de courte durée, les 5 millions de demandeurs d’emploi en France s’en réjouissent. Les modalités d’indemnisation actuelles sont donc maintenues jusqu’à la fin du mois d’octobre prochain. Mais cela ne suffit pas pour apaiser l’inquiétude des chômeurs indemnisés.
Il faudra encore attendre la nomination du nouveau Premier ministre pour connaître la suite de l’histoire après le 31 octobre. En temps normal, Emmanuel Macron devrait désigner la personne qui occupera ce poste le 23 août 2024. Si celle-ci découle du camp présidentiel ou de la droite, l’adoption de la nouvelle réforme sera inéluctable. Mais la donne sera tout autre si le nouveau chef du gouvernement est issu de la gauche ou de l’extrême droite.
Petit rappel sur les mesures prévues par la nouvelle réforme de l’Assurance chôamge
En tout cas, les mesures prévues par la nouvelle réforme de l’Assurance chômage ont déjà été évoquées préalablement. Citons notamment le durcissement des conditions d’ouverture d’un nouveau droit au chômage. De nos jours, France Travail indemnise uniquement les personnes ayant travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois.
Mais la réforme prévoit d’allonger cette durée de travail, soit au moins 8 mois sur les 20 derniers mois pour les demandeurs d’emploi de moins de 57 ans (ou sur les 30 derniers mois au-delà).
Parmi les mesures pénalisantes découlant de cette réforme, il y a une baisse de la durée d’indemnisation maximale. Rappelons qu’une première réduction de 25% est en vigueur depuis le 1er février 2023. En cas d’adoption, les candidats à l’emploi de moins de 57 ans bénéficieraient de seulement 15 mois d’indemnisation chômage au maximum.
Pour l’heure, cette durée d’indemnisation maximale est de 18 mois pour les demandeurs d’emploi de moins de 53 ans, contre 22,5 mois pour les 53-54 ans ou 27 mois pour les 55-57 ans. La nouvelle réforme prévoit d’ailleurs de réduire cette durée d’indemnisation à 22,5 mois pour les candidats âgés de 57 ans ou plus.
D’autres pistes creusées par le gouvernement démissionnaire
Parmi les éventuelles mesures proposées par la nouvelle réforme, il y a la réduction du nombre de jours indemnisables par France Travail. De fait, L’exécutif projette de mensualiser le versement des allocations chômage en lissant le nombre de jours indemnisables chaque mois.
In fine, les candidats à l’emploi risqueraient de perdre entre 5 et 6 indemnités journalières sur une année pleine. Pour l’heure, ces derniers perçoivent encore 28, 29, 30 ou 31 indemnités journalières en fonction du nombre de jours dans le mois.
La réforme prévoit d’ailleurs de porter de 62 à 64 ans l’âge du maintien de droit au chômage. Les entrepreneurs, eux, pourraient perdre des droits au chômage en raison du plafonnement de la durée de versement des indemnités chômage cumulables avec les revenus issus d’une activité entrepreneuriale. A cela s’ajoute la suppression partielle de l’ARCE en cas d’abus.