Le ministre de l’Intérieur est favorable à l’application d’une hausse du Smic. Une mesure pointée du doigt par le locataire de Bercy et le Premier ministre. Etat des lieux !
Y a-t-il une augmentation limite du Smic en vigueur en France ?
Le Smic reste aujourd’hui un sujet chaud qui alimente des débats politiques sur les réseaux. Dans le cadre des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet derniers, le Nouveau Front populaire a proposé de rehausser le salaire minimum légal à hauteur de 1 600 € nets par mois, contre 1 398,70 € nets actuellement.
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait déclaré dans le Journal du dimanche : « l’augmentation du Smic défendue par la gauche n’est pas un mauvais débat et nous aurions tort de l’écarter d’un revers de la main ».
Il faut savoir que ce dernier a été réélu député de Tourcoing, dans la 10e circonscription du Nord. De toute évidence, Gérald Darmanin soutient cette éventuelle hausse du Smic : « ce serait un coup de pouce important pour ceux qui travaillent et qui le méritent», mais «il faut le faire sans tuer nos entreprises : il faut donc les embarquer avec nous et leur demander leur contribution ».
Une hausse du Smic peut-elle réellement détruire des centaines d’emplois en France ?
De son côté, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, s’était opposé à cette hausse du Smic. Selon lui, un coup de pouce au Smic de plus de 14% pourrait supprimer 500 000 emplois sur 5 ans. Or, c’est le taux nécessaire pour atteindre les 1 600 €. Notons que le Premier ministre, Gabriel Attal partage également le point de vue du locataire de Bercy.
Certains analystes s’accordent à dire qu’une augmentation du salaire minimum engendre une destruction d’emplois plus ou moins massive en fonction du niveau de départ. Les dégâts seraient plus conséquents si cette éventuelle hausse touche un nombre considérable de contribuables.
Force est de constater, cette situation problématique commence à se profiler en France. La preuve, près de 17% de salariés sont rémunérés au niveau du Smic, soit plus de 3 millions de Français.
Bien entendu, les dégâts seraient limités s’il s’agit d’une hausse raisonnable, entre 1% et 3%, par exemple. Les analystes estiment que 300 000 emplois pourraient être détruits avec une hausse du Smic de 14%, de 3 à 5 ans. Les destructions seraient limitées dans le cadre d’un coup de pouce plus modéré, soit quelques dizaines de milliers d’emplois environ.
Zoom sur les problématiques des salaires français
D’après certains analystes, le problème du pouvoir d’achat est inéluctable au-dessus du Smic. D’autant plus que ce paramètre a beaucoup souffert à cause du Covid. A titre de comparaison, le Smic correspond à près de 60% du salaire médian en France. Il faut savoir que celui-ci est indexé sur l’inflation.