Les salaires des Français devraient progresser favorablement cet été. Il s’agit plutôt d’une hausse automatique du Smic, et non d’un coup de pouce de l’Etat. Explications !
Vers une augmentation salariale à la rentrée ?
Il est fort à parier que le Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance) soit revalorisé automatiquement cet été. Notons qu’une hausse de 1,13% est déjà entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2024. De toute évidence, la prochaine revalorisation profitera notamment aux salariés rémunérés au Smic.
D’après Olivier Garnier, directeur en charge des statistiques à la Banque de France : « il devrait y avoir une revalorisation automatique du Smic au troisième trimestre, quand l’indice des prix hors tabac dépassera 2 % »
En vertu de l’article L141-3 du Code du travail, cette hausse automatique du Smic s’applique lorsque l’inflation franchit les 2% « par rapport à l’indice constaté lors de l’établissement du salaire minimum de croissance immédiatement antérieur ».
Pour le mois de mai 2024, ce seuil a été atteint, soit un taux à hauteur de 2,2%. Pour l’heure, le Smic s’établit encore à 1 398,96 € nets par mois. D’après les projections des économistes, celui-ci pourrait dépasser les 1400 € cet été.
Quid des grilles salariales cet été ?
La « smicardisation » est toujours dans la ligne de mire du gouvernement Attal. Idem pour les candidats aux législatives. La déclaration de politique générale du Premier ministre a été très explicite sur ce sujet en janvier dernier. Il s’agit d’un phénomène caractérisé par la compression des rémunérations vers le niveau du Smic depuis plusieurs années.
D’après une récente étude, plus de 17% des employés du secteur privé avaient bénéficié d’une revalorisation du Smic au 1er janvier 2023. A priori, c’est la plus importante proportion observée depuis 2005.
Certains économistes s’accordent à dire qu’il s’agit d’un phénomène de « trappe à bas salaires ». Les employeurs sont ainsi poussés à maintenir la grille salariale à un faible niveau dans l’objectif de conserver les exonérations de cotisations sociales pour les rémunérations inférieures à 1,6 fois le Smic (soit 2 827,07 € bruts par mois).
Toujours selon cette étude, les entreprises sondées soulignent davantage les contraintes financières et économiques (trésorerie, marges) ainsi que la difficulté à répercuter le coût salarial supplémentaire dans les prix. Sans oublier les demandes de prix réduits par les clients aux entreprises et la perte de certaines aides sociales en cas d’augmentation salariale.
La smicardisation fait polémique actuellement
La revalorisation automatique du Smic cet été reste une bonne nouvelle pour les salariés rémunérés au Smic. Mais d’autres mesures plus favorables sont prévues par les candidats. Le Nouveau Front populaire (NFP), par exemple, souhaite revaloriser le Smic de 200 €. Le cas échéant, celui-ci pourrait ainsi atteindre environ 1600 € nets par mois (pour un temps plein) et 2000 € bruts. Il s’agirait d’une hausse de 14%, soit l’équivalent du montant des revalorisations successives entre le 31 décembre 2020 et le 1er janvier 2024 (14,8%).
En somme, la smicardisation reste au cœur des débats politiques actuellement. De son côté, l’exécutif opte plutôt pour la prime de partage de la valeur ou la « prime Macron ».