Le gouvernement a récemment introduit des mesures destinées à améliorer le soutien des élèves en situation de handicap à travers le renforcement du rôle des AESH (Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap). Ces professionnels jouent un rôle crucial dans l’intégration des élèves handicapés au sein du système éducatif français.
Cependant, malgré les intentions affichées par l’exécutif, ces initiatives soulèvent de nombreuses questions quant à leur efficacité réelle face aux défis pratiques rencontrés sur le terrain.
Des promesses face à des réalités complexes
À la rentrée 2024, les AESH devraient voir leur temps de travail augmenter grâce à une réforme qui permet leur rémunération durant la pause méridienne. Cette réforme vise à répondre à un besoin crucial d’accompagnement plus soutenu pour les élèves en situation de handicap.
Toutefois, l’objectif ambitieux de cette réforme se heurte rapidement à des obstacles tels que des lenteurs administratives, des insuffisances budgétaires, et un manque de clarté dans l’application des nouvelles mesures.
En effet, selon les retours d’expérience de la CFDT, les difficultés d’application se multiplient, et de nombreux AESH se retrouvent dans des situations précaires où leurs heures de travail restent insuffisantes pour assurer un suivi adéquat des élèves.
La circulaire encadrant ces nouvelles dispositions a été publiée tardivement, laissant peu de temps aux académies pour s’adapter. Ces facteurs contribuent à un sentiment général de déception et de frustration parmi les AESH, qui espéraient une réelle amélioration de leurs conditions de travail.
Les promesses gouvernementales, bien qu’encourageantes, ne semblent pas suffisantes pour pallier les défis quotidiens auxquels ces professionnels sont confrontés.
Un manque de soutien et de reconnaissance
La situation actuelle des AESH est marquée par un temps de travail souvent imposé, et non choisi, avec une rémunération qui reste inférieure au Smic. Cette précarité professionnelle est aggravée par la nature contractuelle de leurs emplois, ce qui les rend vulnérables aux aléas budgétaires des établissements scolaires.
De plus,beaucoup d’AESH expriment le besoin d’un statut plus stable et d’une reconnaissance officielle de leur rôle au sein de l’équipe éducative.
La CFDT plaide pour la création d’un corps de catégorie B au sein de la fonction publique, qui permettrait aux AESH de bénéficier de meilleures conditions de travail et d’une reconnaissance de leur mission. Un meilleur statut pourrait ouvrir des perspectives d’évolution de carrière pour ces professionnels, renforçant ainsi leur motivation et leur engagement envers les élèves.
Des besoins en formation non satisfaits
Un autre aspect critique qui mérite d’être souligné est le manque de formation adéquate pour les AESH, qui doivent accompagner des élèves avec des handicaps variés. Il est important de noter que beaucoup d’AESH ne reçoivent pas la formation nécessaire pour répondre aux besoins spécifiques des enfants qu’ils soutiennent.
Par exemple, des formations sur les troubles du spectre autistique ou l’utilisation de la langue des signes sont souvent absentes. Cette lacune en formation doit être comblée pour garantir un accompagnement efficace et de qualité, alors que le nombre d’élèves à accompagner ne cesse d’augmenter.
Pour certains AESH, le nombre d’élèves peut atteindre jusqu’à quinze, ce qui rend difficile un accompagnement personnalisé et constructif.